Bonjour Sylvain Herman, en tant qu’élu et Thiernois, pourquoi avoir choisi Thiers comme lieu de vie ?
J’ai quitté Paris en 2004 pour venir m’installer à Thiers pour des raisons professionnelles. Loin du « métro boulot dodo », j’ai tout de suite été séduit par cette ville et ses habitants. L’accueil a tout simplement été parfait. Ici, les gens sont simples, accessibles et très attachés à leur territoire. Cette première impression m’est apparue à travers le monde de la coutellerie. Il y a comme une ardeur à défendre un savoir-faire local. Ce nouveau rythme de vie m’a permis aussi de réaliser de nouvelles activités à côté de mon travail. J’ai mis un pied dans le milieu associatif en intégrant le Savate club thiernois pendant 10 ans en tant qu’adhérent, professeur et président. Quand l’équipe Génération Thiers m’a proposé de les rejoindre, j’ai tout suite accepté de faire partie de ce collectif pour faire avancer cette ville. C’est une grande première, pour moi, d’entrer dans la politique. Cela m’a permis de découvrir tout l’engagement qui émane des agents au service de cette collectivité.
Le tissu économique est important à Thiers. En tant que capitale mondiale de la coutellerie, le couteau occupe une place importante ?
Bien évidemment, cet objet appartient au patrimoine thiernois. Il représente plus de 2.000 emplois sur le bassin. Notre mission est de continuer de faire rayonner la coutellerie à l’échelle de la collectivité et de la France. À travers mon expérience professionnelle, j’ai appris à connaître tous les aspects du couteau. Sa fabrication, son histoire, sa composition… tout ce qui se trouve derrière. J’ai travaillé durant 9 ans pour une coutellerie thiernoise et j’occupe toujours un poste en lien avec ce savoir-faire. Le monde de la coutellerie est vaste. Il existe deux courants principaux : la coutellerie d’art et les industriels. Ces deux courants gravitent autour de deux types de productions : la coutellerie de cuisine destinée au CHR (Collectivité Hôtellerie Restauration) et les arts de la table.
Sur le territoire, il existe aussi d’autres savoir-faire ?
Il y a un passé coutelier et un avenir aussi. De par cette histoire, de nombreux savoir-faire ont vu le jour autour du couteau. Les entreprises ont su innover, se diversifier et s’adapter sur ce marché. Sur Thiers Dore et Montagne, on compte 16 zones d’activités dont 3 qui se situent à Thiers : le Felet, qui compte 46 entreprises soit 1.200 emplois, Le Champ du Bail et Matussière. Le tissu industriel est composé essentiellement de PME (Petites et Moyennes Entreprises) qui, pour certaines, sont leaders dans leur domaine d’activité : accastillage marin, décolletage… Il se caractérise par la complémentarité et la diversité de ses entreprises, dans le domaine de la sous-traitance notamment. Le bassin thiernois est très riche en compétences et présente une très forte spécialisation sectorielle dans les activités de métallurgie et transformation des métaux, de la plasturgie, de l’industrie du bois et du papier.
Un club des entreprises a été créé dernièrement Pouvez-vous nous dire l’objectif de ce dispositif ?
Il y a eu de nombreuses étapes avant d’aboutir à ce dispositif initié par TDM. L’intérêt est à trois entrées : connaissance des savoir-faire, relation entreprise et lien social. Des réunions avec des thématiques ont été organisées tous les mercredis pour connaître les besoins des entreprises : social, formation… L’idée était de pouvoir faire en sorte qu’elles discutent entre elles et apprennent à se connaître. Regardez ce qui se fait à côté de chez vous. Il s’agissait de la première étape. Au fur et à mesure des rencontres, de plus en plus d’entreprises participaient avec la présence de partenaires pour créer des liens. Puis à ce moment-là, le club des entreprises a été présenté. Nous sommes là pour accompagner. Dans ce schéma triangulaire :
entreprises, services aux entreprises et collectivités, ce sont les entreprises qui sont actrices. Le lancement officiel s’est tenu en juin dernier au lycée Jean-Zay avec la présence d’une trentaine d’entreprises. Il reste à constituer le bureau et la future feuille de route pour 2023. Je souhaite longue vie à ce projet.
Qu’est-ce qui se cache derrière votre seconde délégation : « la tranquillité publique » ?
Derrière cette délégation, il y a deux notions : sûreté et salubrité publique. Nous nous assurons que les Thiernois puissent évoluer dans une ville qui soit la plus calme et la plus propre possible. On ne se soustrait pas aux fonctions régaliennes de l’État. Nous menons d’autres actions comme la lutte contre le dépôt sauvage, le stationnement, la tranquillité urbaine, la circulation. Pour mener à bien ce travail, nous travaillons en étroite collaboration avec la Gendarmerie. Il y a une complémentarité. C’est une vraie force. Le système de protection a été renforcé. Nous sommes passés de 34 caméras positionnées essentiellement en centre-ville, à 42 du rond-point du Chambon jusqu’en haut de la ville. Parmi les nouveaux équipements, nous avons acquis un radar pour effectuer des contrôles de vitesse. Un groupe de travail circulation, composé d’élus, de techniciens de la Ville de Thiers et de la police municipale, a été mis en place. Toutes les sollicitations que nous font remonter les habitants :
stationnement, aménagement autour des écoles, sécurité routière, sont prises en compte et étudiées afin d’apporter des solutions dans les plus brefs délais.